Après plusieurs années de silence, NXEmu signe un retour remarqué en cette fin d'année 2025. Relancé par le développeur N3xoX1, le projet renaît avec une ambition assumée : proposer une émulation Nintendo Switch plus prudente, transparente et surtout juridiquement viable, à contre-courant des émulateurs récemment contraints à la fermeture comme Yuzu ou Ryujinx.
Dès le départ, la philosophie de NXEmu est claire : aucun outil de décryptage intégré, aucun mécanisme pouvant être interprété comme une aide au piratage. L’utilisateur doit fournir lui-même des fichiers déjà décryptés, issus de sa propre console. Une approche volontairement restrictive, mais pensée pour assurer la pérennité du projet face aux pressions juridiques de Nintendo.

Entièrement open source, écrit en C++ et distribué sous licence GPL-2.0, NXEmu est actuellement disponible sur PC Windows 64 bits. Le rapport d’avancement de décembre 2025, accompagnant la version 0.4.0, dresse cependant un bilan lucide. Le développeur reconnaît avoir sous-estimé la complexité de certaines parties de l’émulateur, ce qui a entraîné un ralentissement du développement après l’enthousiasme initial.
La nouveauté la plus notable de cette version concerne le nouveau système de configuration des contrôleurs, l’une des premières fonctionnalités véritablement complètes du point de vue de l’utilisateur.
NXEmu prend désormais en charge :
- les manettes Pro
- les Joy-Cons (seuls ou en paire)
- la manette GameCube
Toutes les commandes sont entièrement configurables : boutons, sticks analogiques, gâchettes et croix directionnelle. Les représentations visuelles des manettes réagissent en temps réel aux pressions, permettant de vérifier immédiatement les réglages. Il est également possible d’ajuster la zone morte des joysticks et de gérer jusqu’à huit joueurs simultanément.

Certaines fonctions manquent encore à l’appel — profils de configuration ou support de la souris — mais le système est déjà solide et prêt pour une montée en puissance future.
En parallèle, le développement du navigateur de jeux a débuté. Si une grande partie du travail reste invisible pour l’utilisateur, les fondations sont posées. Il est déjà possible de définir des répertoires de jeux dans les paramètres, même si ceux-ci ne s’affichent pas encore à l’écran. Concrètement, le serveur est opérationnel, mais l’interface graphique figure parmi les prochaines étapes clés du développement. Une part importante du temps récent a été consacrée au débogage, notamment pour tenter de lancer correctement Team Sonic Racing. Le défi est de taille : le jeu fonctionne parfaitement sur des émulateurs de référence comme Yuzu, mais échoue sur NXEmu sans générer d’erreurs exploitables ni de journaux significatifs.
Le développeur compare donc minutieusement les implémentations, conscient que la résolution de ce problème pourrait prendre des semaines, voire des mois, mais convaincu que ce travail est indispensable pour améliorer la compatibilité globale.
L’objectif affiché est clair pour 2026, faire de 2026 une année plus productive et rendre NXEmu plus accessible. Parmi les priorités annoncées :
- finaliser le navigateur de jeux avec un affichage fonctionnel,
- corriger les problèmes de compatibilité critiques,
- optimiser les performances (gestion mémoire, cache de shaders),
- améliorer l'interface : plein écran, pause, arrêt propre de l’émulation.
Dans un paysage dominé par les forks d’émulateurs fermés et les projets à la longévité incertaine, NXEmu fait le pari de la prudence. Son développement plus lent, mais juridiquement réfléchi, pourrait bien être sa plus grande force sur le long terme.
Pour l’instant, l’émulateur s’adresse avant tout aux passionnés et testeurs, et non à ceux recherchant une expérience de jeu complète.
Téléchargement : NXEmu v0.4.0-237-ac80719



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